Peut-être avez-vous entendu parler de Cognac Park, de Saison Rum, du whisky français Arlett ou encore de la marque de gin Mr. Gaston. Le point commun entre toutes ces marques? Elles sont produites par Distillerie Tessendier & Fils.
Quel plaisir de consacrer enfin un espace à cette belle maison ! Nous avons croisé Jérôme Tessendier, quatrième génération et Maître de Chai (aux côtés de son frère Lilian, Maître Assembleur, voir photo de couverture) à plusieurs reprises sur les salons professionnels (Quintessence, Rhumfest…). Chaque fois, Jérôme Tessendier nous a accueilli avec bienveillance, courtoisie et présenté les fruits de son travail avec humilité.
Cette même humilité constitue à notre sens le fil conducteur des différents spiritueux de la galaxie Tessendier que nous avons pu goûter. Les adjectifs superlatifs sont absents du discours commercial : chez Distillerie Tessentier & Fils, on préfère parler technique, présenter les innovations pour ce qu’elles apportent, non pour l’image qu’elles véhiculent.
Monsieur Baco vous présente donc Distillerie Tessendier & fils et ses principales marques.
Historique
Tout commence en 1880 lorsque Gaston Tessendier, professeur de mathématiques, épousa la propriétaire du domaine viticole ‘Le Buisson’ à Javrezac en Borderies. Il y apprend la culture de la vigne le week end et y développe le vignoble. Son fils Claude reprend ensuite le domaine et y apprend la distillation et le vieillissement. Les deux générations suivantes perfectionneront chaque fois un peu plus le savoir-faire déjà acquis.
Conduite du vignoble
Producteur de cognac à l’origine, la famille Tessendier possède donc 22 hectares d’ugni blanc en Borderies tendant vers la certification HVE. Un grand plan de rénovation de la propriété permettra dès 2024 d’accélérer la transition vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
La moyenne d’âge des vignes est maintenue aux alentours des 20 ans, âge jugé optimal pour la production de vin de distillation de qualité. La distillation maison des vins issus du vignoble en Borderies compte pour 50% de l’approvisionnement de Cognac Park, le reste étant acheté à des bouilleurs de crus partenaires situés en Grande et Petite Champagne, Fins Bois et Borderies.
La distillation
Distillerie Tessendier & Fils possède 6 alambics charentais avec chapiteau en forme d’oignon. Un soin particulier est apporté aux courbes de chauffes. Les eaux-de-vie sont coulées plus froid afin d’obtenir une rectification plus élevée. Ces jeux de températures permettent de calibrer les aromatiques avec plus de précision.
Vieillissement
Distillerie Tessendier & Fils possède 14 chais avec des degrés d’humidité variables abritant environ 20 000 fûts. La distillerie collabore notamment avec les tonnelleries Leroi, Doreau et Vicard. Les essences utilisées sont principalement le chêne du Limousin (ayant subi des chauffes humidifiées pour la plupart) ainsi que du chêne américain, et d’anciens fûts de bourbon ayant contenu du cognac. La distillerie utilise également quelques fûts de sherry et du chêne neuf mizunara fourni par une tonnellerie japonaise.
Jérôme Tessendier avoue volontiers que s’il « faut avoir une idée assez précise de ce que l’on veut », il faut parfois tâtonner et expérimenter pour obtenir un résultat à la hauteur des attentes.
Les marques
Lilian et Jérôme Tessendier ont développé les activités de distillation au-delà du cognac. En plus de Cognac Park, la marque phare du groupe familial, Distillerie Tessendier & Fils a créé les marques Saison Rum, Mr. Gaston (gins bios et brandy), Arlett (whisky français), Seven Yards (embouteillage de Scotch whisky) et Grand Breuil (cognac).
Les différents spiritueux produits par la distillerie ne subissent aucune édulcoration (pas de colorant, pas de sucre).
Tous les échantillons dégustés ont été fournis gracieusement par le producteur. Les dégustations ont été conduites sur 1h environ avec les mêmes verres tulipe.
Cognac Park
La marque Cognac Park est née de la rencontre entre Dominique Park, d’origine écossaise, qui souhaitait un cognac à son nom et Jérôme Tessendier. Propriétaire-récoltant en Borderies, la famille Tessendier fournissait une partie de ses eaux-de-vie à la marque et Jérôme s’occupait des assemblages. En 2008, Distillerie Tessendier & Fils devient seule propriétaire de la marque.
La gamme
La gamme s’articule autour de 3 segments : la collection Originale (assemblages), la collection Mizunara (cognacs uniquement issus de Borderies et vieillis en chêne japonais mizunara) ainsi que la collection Exclusive (cognacs millésimés, fûts uniques, cognac bio…). Un pineau blanc des Charentes complète la gamme.
Vieillissement
Les cognacs passent entre 6 mois et 12 mois en fûts neufs avant d’être passés en fûts roux (6 mois pour les VS et Organic Fins Bois, 8 mois pour le VSOP, 10 mois pour le Borderies Single Vineyard et 12 mois pour le XO et les millésimés).
Quant aux cognacs de la gamme Mizunara, ils passent 10 mois en fûts neufs avant d’être mis en fûts roux. La finition en fût neuf de Mizunara dure 6 mois excepté pour le 12 ans (affiné entre 9 et 12 mois).
Jérôme Tessendier explique que le cru des Borderies se prête bien au vieillissement en mizunara car la finesse et la délicatesse de ce cru ne rentre pas en concurrence avec le bois et ne le domine pas.
Fidèle au marché français
Contrairement à une majorité de maisons de cognac qui ont déserté le marché français depuis longtemps, Cognac Park est resté fidèle à ses racines. En effet, le marché français représente encore 14-15% des ventes. Comme l’explique Jérôme Tessendier, « on ne peut pas se couper de notre marché domestique indéfiniment ». Selon lui, il est compliqué de promouvoir l’art de vivre à la Française quand on en est déconnecté. Le français est un gros marché de spiritueux et il faudrait que le cognac prenne ce train.
Sans chercher à revendiquer dans sa communication le statut de pionnier dans l’usage du mizunara, Cognac Park a néanmoins été en mesure de séduire les consommateurs français avec cette gamme novatrice dans une appellation souvent enfermée dans une lecture scolaire du cahier des charges.
Notes de dégustation
Carte Blanche – Very Special, 40° (50% Fins Bois, 50% Petite Champagne) – 36€ environ
Couleur : ambre.
Nez : s’ouvre sur un profil finement épicé (muscade, poivre blanc, touche de girofle) et boisé. Avec de l’aération, le nez gagne en fruit (abricot mûr, pêche blanche). L’arrière-plan est marqué par une touche florale (violette) et épicée (camphre, gingembre).
Bouche : l’attaque est modérée, le milieu de bouche est plutôt voluptueux et marqué par les épices douces (vanille, cannelle), des notes de pain légèrement toasté, de pâte à tartiner à la noisette. La finale est de longueur moyenne, plutôt fraîche et florale.
VSOP, 40° (40% Fins Bois, 40% Petite Champagne, 20% Grande Champagne) – 45€ environ
Couleur : ambre reflets cuivrés.
Nez : profil un peu plus discret et fondu. Le premier plan est marqué par le fruit (abricot rôti, cerise mûre, touche de figue). Le second plan est marqué par des notes de noisette, de cacao, et de poivre noir. L’arrière-plan est légèrement floral (iris) et épicé (bâton de cannelle).
Bouche : l’attaque est plutôt douce. La texture en bouche est assez grasse tout en restant légère sur l’aromatique. Le milieu de bouche est relativement frais (eucalyptus), avec des notes de noisette. La finale est plutôt courte et légèrement épicée.
Borderie, Single Vineyard (plus de 10 ans d’âge), 40° – 70€ environ
Couleur : ambre, reflets cuivrés.
Nez : s’ouvre sur des notes de bois ciré et de camphre. Le second plan est marqué par des notes épicées (piment de Jamaïque, muscade, cannelle). Un registre légèrement floral (lilas, violette) s’exprime à l’arrière-plan. Avec l’aération, des notes de rancio (noix, caramel, beurre noisette) se développent.
Bouche : l’attaque est modérée. Le milieu de bouche est légèrement vineux, avec des notes de prune, de réglisse, d’épices douces (cardamome, vanille). La finale est de longueur moyenne et florale (violette) et légèrement boisée.
XO, Traditional Reserve, 40° (100% Grande Champagne) – 99€ environ
Couleur : cuivrée.
Nez : très épicé à l’ouverture avec des notes de poivre blanc et de camphre. Le second plan est marqué par quelques notes fruitées (papaye, fruit de la passion). Des notes de rancio complètent l’ensemble.
Bouche : l’attaque est plutôt douce. Le milieu de bouche est épicé (réglisse, pointe de café, poivre noir) et finement boisé. La finale est de longueur moyenne et portée par du poivre blanc et un fin rancio.
Borderies Mizunara Original, 43,5° – 65€ environ
Couleur : paille reflets dorés.
Nez : s’ouvre sur le bois ciré et des notes de papier d’Arménie. Au second plan s’expriment des notes épicées (poudre de curry jaune, graines de moutarde, gingembre) ainsi qu’une touche fruitée (ananas). Quelques notes florales (pissenlit) et d’amande complètent l’ensemble à l’arrière-plan.
Bouche : l’attaque est plutôt douce. Le milieu de bouche est vif, marqué par des notes de curry jaune, de badiane et soutenu par une trame boisée. Des notes de réglisse et d’amandes torréfiées s’expriment en rétro-olfaction. La finale est chaleureuse, relativement longue, boisée et soutenue par ces mêmes notes d’amandes torréfiées.
Borderies Mizunara, 12 ans, 44° – 95€ environ
Couleur : or.
Nez : s’ouvre sur des notes d’encens et de pomme rôtie à la cannelle. Le second plan est marqué par des notes fruitées (abricot, pêches jaunes, dattes, touche de goyave) mêlées d’épices (curry madras) ainsi que de pâte d’amande. De discrètes notes de fleurs jaunes et de menuiserie complètent l’ensemble.
Bouche : l’attaque est douce. Le milieu de bouche est plus concentré avec des notes de rose, de vanille, un soupçon de litchi, soutenu par une trame boisée. La rétro-olfaction est légèrement réglissée. La finale est plutôt longue, portée par les épices et un léger boisé.
Commentaires
Dans la gamme Originale, on retiendra le VS qui impressionne par sa complexité pour un jeune assemblage et le Borderies Single Vineyard qui se démarque par son équilibre et son harmonie. On apprécierait, comme toujours, des degrés un peu plus élevés.
Dans la gamme Mizunara, l’Original présente les caractéristiques typiques du chêne japonais qui s’expriment avec force tandis que le très bon 12 ans offre un très bel équilibre entre l’épice apportée par le chêne japonais et le fruité du cognac.
Saison Rum
Créée en 2017, la marque Saison Rum propose des rhums issus de Trinidad, de la Barbade et de Jamaïque. Jérôme Tessendier sélectionne des distillats issus de ces trois terroirs et les fait vieillir dans leur pays d’origine en fûts de chêne blanc américain ou de bourbon avant d’être rapatriés en Charente. A ce stade, Jérôme Tessendier procède à des assemblages entre les fûts qui seront ensuite affinés entre 3 et 24 mois en fûts de chêne français ayant contenu du cognac voire en ex-fûts de sherry.
La gamme, intelligemment construite, s’articule autour de 8 références d’âges, d’assemblages et de vieillissement divers. La provenance des rhums n’étant pas française, nous ne présenterons qu’une note de dégustation mais sachez qu’à l’instar des autres spiritueux de la galaxie Tessendier, les rapports qualité-prix sont intéressants et nous vous invitons à les découvrir si vous en avez l’occasion.
Pierre angulaire de la gamme, Saison Rum Original est un assemblage de rhums issus de mélasse distillée en alambics (20% Barbade, 20% Jamaïque) et de canne à sucre distillée en colonne (60% Trinidad). Les rhums ont vieilli environ 5 ans en fûts de chêne américain dans leurs pays d’origine avant d’être assemblés et affinés 9 mois en vieux fûts de chêne français en Charente. Aucun ajoût de sucre n’a été effectué.
Note de dégustation
Saison Rum, Original, 42° – 40€ environ
Couleur : or.
Nez : s’ouvre sur des notes beurrées, de pain d’épice et finement boisées. Le second plan est marqué par des nuances plus végétales de canne coupée, de pollen. L’arrière-plan est marqué par des notes plus fruitées (abricots et pêches mûrs).
Bouche : l’attaque est plutôt douce. Le milieu de bouche fait preuve de volume et est marqué par des notes de miel de canne, de pêche au sirop et d’épices (cannelle, carvi, cardamome, vanille). La finale est chaleureuse, toute en fraîcheur et de longueur moyenne-longue.
Commentaires
Un rhum simple et équilibré qui se prêtera parfaitement à une dégustation informelle entre amis.
Il est à noter que Distillerie Tessendier & Fils a récemment commencé la distillation maison de mélasses importées des caraïbes. Actuellement en phase d’expérimentation, la distillerie collabore notamment avec des mixologues pour affiner les profils des eaux-de-vie qui constitueront une nouvelle gamme.
Mr. Gaston
En créant la marque Mr. Gaston, Jérôme Tessendier souhaitait créer une gamme de spiritueux contemporaine et décontractée.
La gamme
Les gins
La gamme comprend 3 gins élaboré sur une base d’eau-de-vie de blé biologique français. Les 5 ingrédients utilisés pour l’aromatique sont tous biologiques également : baie de genièvre, de coriandre, écorce de citron et de mandarine et fleurs de sureau.
3 expressions en sont tirées : un gin naturel, un gin affiné en fût ayant contenu du sherry (Pedro Ximénez) et un gin affiné en fût de mizunara.
Le brandy
En plus des gins, la gamme Mr. Gaston comprend un brandy (25€ environ), hommage à l’arrière-grand-père des frères Tessendier. Il est élaboré à partir d’eau-de-vie de raisin et vieilli pendant 2 ans en fûts de chêne français puis en fût de bourbon afin de développer un profil très gourmand.
Les tonics
Pour agrémenter les gins, Mr. Gaston comprend également 1 tonic classique, 1 tonic aux agrumes et 1 ginger beer.
Notes de dégustation
Les informations concernant les ingrédients ont été consultées après afin de ne pas influencer les impressions.
Mr. Gaston, Gin Original French Distilled, 42,5° – 32€ environ
Couleur : transparente.
Nez : d’abord frais et porté par le genièvre. Le second plan est marqué par des notes de citronnelle, d’agrumes (bergamote, mandarine, pamplemousse), de graines de coriandre. On décèle une touche légèrement herbacée à l’arrière-plan (eucalyptus).
Bouche : l’attaque est plutôt moelleuse, le milieu de bouche est suave et finement acidulé, marqué par les agrumes (mandarine, citron vert, bergamote). La finale est de longueur moyenne sur des notes d’herbes de Provence et de très légers amers avec une pointe cacaotée.
Mr. Gaston, Gin, Sherry Cask Finish, 43° – 37€ environ
Couleur : transparente, reflets blanc cassé.
Nez : s’ouvre sur un duel entre des notes de confiseries et le genièvre. Le second plan est marqué par des notes d’agrumes (fleur d’oranger, zeste d’orange, zeste de bergamote) ainsi que par des notes d’herbes séchées (origan, sauge).
Bouche : l’attaque est douce également. Le milieu de bouche est gourmand et rappelle des confiseries type berlingots. Quelques notes anisées, de zan, d’orange confite et de griottes se font également sentir. La finale est de longueur moyenne et plutôt suave.
Commentaires
Des gins de belle facture qui cherchent la justesse plus que l’exubérance.
Arlett, whisky français
Cette fois-ci, c’est un hommage à leur mère que rendent Lilian et Jérôme Tessendier en créant cette nouvelle gamme de whiskies français Arlett.
Approvisionnement et brassage
La Distillerie Tessendier s’approvisionne en orge de printemps à 2 rangs en provenance de l’Indre. La tourbe utilisée pour le séchage provient d’Ecosse.
Le brassage de l’orge malté s’effectue dans la brasserie de la maison à Jarnac sur deux paliers de température.
La distillation
La distillation s’effectue en alambics charentais (première passe dans une chaudière de 100hl et deuxième dans une chauffe de 25hl). Le cœur de chauffe est relativement resserré et concentré. Le condenseur à serpentin fait environ 60m et permet d’obtenir des distillats plus subtils.
La gamme
La gamme se compose actuellement de 3 whiskies : un single malt vieilli 3 ans en fûts de chêne neuf américain et en fûts de bourbon, un single malt tourbé (20 ppm) vieilli 3 ans en fûts de bourbon uniquement et un single malt vieilli 3 ans en fûts de chêne neuf américain (50%) et en fûts de bourbon (50%) puis affiné pendant une année supplémentaire en fûts de mizunara.
Notes de dégustation
Arlett, Single Malt Original, 45° – 44€ environ
Couleur : or.
Nez : s’ouvre sur des notes maltées, miellées (miel de sapin), de noisette avec une pointe de coco et d’épices (cannelle, muscade). Le second plan est marqué par des notes d’amande amère et de noix de cajou et une touche forestière. Une note de chocolat au lait complète l’ensemble.
Bouche : l’attaque est modérée. Le milieu de bouche est juteux avec des notes de coco, d’épices (clou de girofle, muscade, réglisse, cardamome). Une trame finement boisée soutient l’ensemble. La finale est de longueur moyenne sur la cardamome et le poivre blanc.
Arlett, Single Malt finition Mizunara, 48° – 55€ environ
Couleur : or pale avec des reflets légèrement verts.
Nez : s’ouvre sur des notes de fruits du verger (pomme golden, poire), de foin, d’amande fraîche et de pistache. Le second plan est marqué par des notes plus florales (lys), une touche de praliné noisette. Une touche herbacée (cerfeuil) complète l’ensemble à l’arrière-plan. Avec l’aération, les notes florales, de pomme et de cire d’abeille se développent.
Bouche : l’attaque est plutôt douce. Le milieu de bouche est finement boisé et épicé (pointe de café, de cardamome) avec une note de canne à sucre. La finale est plutôt longue et florale.
Arlett, Single Malt Tourbé, 43° – 50€ environ
Couleur : paille avec des reflets légèrement verts.
Nez : s’ouvre sur des notes de bergamote, de citron confit et de fumée. Au second plan, on retrouve des notes de céréales et de fruits jaunes (mirabelles), de miel d’acacia et de pâte d’amande. Quelques notes de poivre long de Java complètent l’ensemble à l’arrière-plan.
Bouche : l’attaque est douce. Le milieu de bouche est d’abord empyreumatique (fumé, goudron, tabac) puis vanillé. Une trame acidulée (notes de groseille et de rhubarbe) soutient l’ensemble jusque sur la finale, de longueur moyenne qui reste acidulée, fumée et mentholée.
Commentaires
Ces trois whiskies impressionnent réellement tant ils font plus que leur âge (pour une fois que c’est un compliment…). Dotés chacun d’une personnalité distincte, ils compteront indubitablement parmi les meilleurs whiskies français quand ils auront pris du galon. Le Arlett Single Malt Original témoigne d’une complexité remarquable et d’un profil organoleptique varié et harmonieux pour le prix. C’est une réussite. Le mizunara fait preuve de davantage de fraîcheur et de longueur tandis que le tourbé, légèrement plus simple présente une bouche acidulée et salivante.
Seven Yards et Grand Breuil
Seven Yards est une gamme de whisky écossais sélectionnés par Jérôme Tessendier et affinés en fûts ayant contenu du cognac tandis que Grand Breuil est une marque de cognac de la maison principalement destinée à l’export.
Distribution Distillerie Tessendier & Fils
En plus de la production de spiritueux maison, Distillerie Tessendier & Fils distribue également plusieurs belles marques françaises :
- Escale : apéritifs français pensés pour être travaillés en spritz.
- Audemus Spirits : Pink pepper gin, Umami gin, Colvert Liqueur (feuilles de figuier, miel et cognac), Bergamot Gin Liqueur.
- Le Whisky des Français : whisky français vieilli 3 ans en fûts de bourbon, cognac et Sauternes. Démarche éco-responsable.
- Les Canailles : 13 rhums arrangés aux accents provençaux.
- Les armagnacs Jean Cavé (Bas-Armagnac).
- La Philosophe : vodka française à base de blé distillé 10 fois et non filtrée).
- Egiazki : liqueurs, pastis et gin basques.
- La Capricieuse : liqueurs du Berry à base de lait de chèvre et de vache.
- Djin Spirits : spiritueux sans alcools.
Enfin, la maison propose également certains de ses produits (rhums, gin bio, cognac bio, whisky français, vodka bio) en vrac dans une démarche éco-responsable.
Ce qu’il faut retenir
Maison familiale fondée en 1880 à Javrezac, Distillerie Tessendier & Fils a su développer son savoir-faire en matière de distillation de génération en génération. En plus de Cognac Park, la marque iconique de la maison, Distillerie Tessendier & Fils embouteille des rhums des caraïbes que Jérôme Tessendier assemble et affine sous la marque Saison Rum, distille du whisky français sous la marque Arlett, ou encore des gins biologiques et un brandy sous la marque Mr. Gaston. Globalement, les attaques en bouche sont souvent douces et les entrées de gamme particulièrement intéressantes. Le curseur est placé entre buvabilité et complexité. Que l’on parle d’innovation (utilisation du mizunara), des aromatiques, ou des prix, la justesse l’emporte toujours sur la démonstration. On retrouve donc comme un fil conducteur cette humilité perceptible de l’humain jusqu’au verre. Mention spéciale aux jeunes whiskies Arlett qui tirent un grand coup sur la nappe de la table des grands !